Pour une médecine générale ancrée, souple et coordonnée
Nous plaidons ici pour une médecine générale capable de conjuguer ancrage territorial et souplesse d’adaptation. Le médecin généraliste de demain — celui que nous essayons d’être déjà — ne peut plus exercer seul, ni penser uniquement en fonction de sa patientèle "de passage". Il est à la fois traitant, sentinelle, coordinateur, parfois formateur, parfois médiateur.
Ce rôle élargi nécessite un soutien structurel, mais surtout une reconnaissance culturelle. Il faut sortir de l’opposition stérile entre ville et hôpital, libéral et salarié, individuel et collectif. Les territoires ont besoin de pratiques mixtes, mobiles, réactives, capables d’accompagner le vieillissement de la population, les maladies chroniques, les sorties précoces d’hospitalisation.
Dans notre quotidien, nous voyons bien que ces mutations ne sont pas des slogans mais des réalités : nous suivons nos patients à domicile, en cabinet, en EHPAD, à l’hôpital. Nous échangeons avec des équipes pluridisciplinaires, parfois sans outils partagés, mais avec la volonté de bien faire. Nous innovons localement, souvent sans le savoir.
Ce blog est donc un espace pour penser cette pratique en mutation. Non pas pour en faire un modèle unique, mais pour témoigner de sa richesse, de ses tensions, de ses zones de frottement. Et pour contribuer, modestement, à faire évoluer le regard porté sur la médecine générale : non plus périphérique, mais centrale, dès lors qu’elle est en lien.